Nous sommes entrés dans un XXIè siècle tissé d’incertitudes. Les entreprises sont à la recherche de nouvelles approches du leadership pour s’adapter rapidement dans un monde complexe et volatile.
Tels sont les enjeux contemporains des entreprises confrontées à la nécessité d’innover et de se transformer, de renforcer leur réactivité, de mieux réguler leur énergie et mobiliser les compétences internes, de favoriser les méthodes de travail collaboratif pour s’appuyer sur la puissance du collectif.
Travailler en groupe ou en équipe est une part essentielle des activités des organisations. Les résultats observés sont liés à la capacité à faire émerger l’intelligence collective.
Telle est l’intention qui anime les interventions en facilitation auprès de collectifs.
Pierre Lévy (1994) évoque l’augmentation des capacités cognitives des groupes humains grâce à une utilisation judicieuse des médias numériques.
Sont visés la mémoire partagée, l’apprentissage collaboratif et la coordination des compétences en temps réel.
Ce qui annonce des modifications profondes dans les relations de travail, l’organisation des entreprises et l’ensemble de la société.
Les effets de la mobilisation de l’intelligence collective du groupe sont appelés collaboration générative par Robert Dilts (2018), c’est à dire l’aptitude des membres d’une équipe, d’un groupe ou d’une organisation à penser et agir de façon alignée et coordonnée, de travailler ensemble pour créer ou générer des dynamiques nouvelles au-delà des capacités individuelles de chacun, utiliser et partager pleinement ses aptitudes à découvrir et activer des ressources jusqu’alors ignorées.
Les résultats du groupe en tant que tout sont supérieurs à la somme des résultats de chacun.
Au-delà de la simple notion d’intelligence partagée d’un groupe, le concept d’intelligence collective fait référence à « l’énergie mobilisable dans un collectif qui développe sa capacité à s’auto-organiser pour réaliser ensemble des actions et des apprentissages supérieurs à ceux obtenus individuellement par chacun de ses membres ».
Pour Robert Dilts, « l’intelligence est la capacité de réussir dans ses interactions avec le monde alentour, plus particulièrement face aux défis ou aux changements.
L’IC est l’intelligence partagée d’un groupe né de la collaboration et de la communication entre ses membres et d’autres systèmes collectifs.
Dans une organisation, l’IC est la capacité des personnes à partager le savoir, à penser et agir sur un mode aligné et coordonné pour atteindre des résultats critiques. Il s’agit d’un processus coopératif pour atteindre des objectifs courants, en échangeant les informations et se complétant mutuellement par les compétences et les expériences. »
Selon Pierre Lévy, elle est « une forme d’intelligence susceptible de dépasser, en les intégrant, les intelligences individuelles et les savoirs spécialisés… elle permet d’atteindre une performance supérieure (meilleure réactivité, utilisation plus optimale des moyens, adaptation à l’imprévu, réduction de l’incertain) ». (Lévy. 1994).
Le postulat de départ est que la richesse qui émerge d’un collectif est plus puissante que la somme des énergies individuelles.
« L’intelligence collective est un potentiel de cocréativité, de coresponsabilité, de cogouvernance préexistant dans tout groupe humain qu’il est possible d’activer en posant un cadre, une membrane sécurisante autour du groupe par le biais de processus précis et rigoureux créant l’émergence d’un faire ensemble autrement.
Une pratique millénaire empruntée à la sagesse du Vivant. » (Marsan C., Simon M. et al. 2014).